Jusqu’au 28 septembre 2014, pour la première fois en France, près de 500 photographies peu connues des ghettos sont exposées. Photographes juifs, soldats allemands, propagande nazie... une exposition aux regards pluriels.

La plupart des photographies de ghetto furent prises par des membres d’unités militaires appelées Compagnies de propagande (PK).

 

 

Histoire des ghettos

C’est au début de la Seconde Guerre mondiale, en octobre 1939, après l’occupation de la Pologne, que les nazis ouvrent le premier ghetto à Piotrkow (sud de Lodz) pour mettre les Juifs à l’écart et les enfermer.

Le "temps des ghettos" est considéré comme la première étape du processus génocidaire de la population juive d’Europe centrale. Ils furent liquidés en 1942-1943 et leur population conduite vers les centres de mise à mort pour y être assassinée. 

Allant à l’encontre de la volonté des autorités nazies de garder le secret sur le processus de mise à mort des Juifs d’Europe, cette première étape a été beaucoup documentée visuellement.

Le ghetto de Kaunas (Kovno)

La communauté juive de Lituanie fut, en Europe, la plus touchée par la Shoah. 95% des Juifs lituaniens ont été assassinés pendant la Seconde Guerre mondiale. Les Allemands conquièrent Kaunas le 24 juin 1941.

Des antisémites lituaniens, partisans des nazis, assassinent près de 10 000 Juifs et pillent leurs biens.  À partir du mois d'août, les Juifs que l'on estime à 29 760 sont confinés dans un ghetto, situé dans le quartier pauvre de Slobodka.

Plus de 9 000 personnes sont assassinées, et les 17 412 Juifs restés dans le ghetto sont astreints au travail forcé. Le 8 juillet 1944, à l'approche de l'Armée rouge, les derniers survivants sont transférés dans les camps de concentration de Stutthof, Dachau et Kaufering.

Le ghetto de Lodz 

Les Allemands s’emparent de la ville le 8 septembre 1939 et mettent en place le ghetto de Lodz le 1er mai 1940 où sont enfermés 164 000 Juifs.

Ce ghetto est unique dans la mesure où il est complètement isolé du reste du monde. Les Juifs vivent à Lodz dans des conditions très difficiles : à la famine s’ajoutent le travail forcé et la surpopulation.

Celles-ci entraînent la mort de 20% de la population du ghetto qui sera définitivement liquidé en été 1944 avec la déportation massive vers Chelmno et Auscwhitz des quelque 65 000 Juifs qui s’y trouvent encore. 

Le ghetto de Lublin

Quand éclate la Seconde Guerre mondiale près de 40 000 Juifs vivent à Lublin, soit environ un tiers des habitants de la ville. Les Allemands s’emparent de la ville le 18 septembre 1939. Le 24 mars 1941, ils ordonnent la création d’un ghetto dans le quartier juif de la ville. En 1942, les Juifs de Lublin sont les premiers à être envoyés à la mort.

En l’espace d’un mois, près de 30 000 Juifs du ghetto sont envoyés au centre de mise à mort de Bełżec, dans le cadre de "L'Aktion Reinhard" qui organise l'extermination des Juifs de Pologne.

Une partie de ceux qui restent dans le ghetto sont transférés dans un autre ghetto créé à leur intention à Majdan Tatarsky, les autres sont déportés au camp de concentration de Majdanek.

Le ghetto de Varsovie

Le ghetto de Varsovie est le plus grand des ghettos juifs mis en place par les nazis pendant la Shoah. Mis en place le 12 octobre 1940, il rassemblera jusqu’à 450 000 Juifs. La ration de nourriture allouée aux Juifs par les Allemands ne dépasse pas 220 calories par personne et par jour. 

Plus de 43 000 personnes meurent pendant la première année ; un tiers environ sont victimes de maladies liées à la malnutrition. Toutefois, le ghetto reste le foyer d’une vie juive dynamique: réseaux d'assistance, actions éducatives, orphelinats, soupes populaires, et activités culturelles sont mis en place.

Le 22 juillet 1942, les Allemands commencent l’évacuation des Juifs du ghetto qu’ils envoient à leur mort au camp d’extermination de Treblinka. Le ghetto est définitivement liquidé après la répression de la grande révolte d’avril-mai 1943.

Mémorial de la Shoah

17, rue Geoffroy–l’Asnier  75004 Paris
Tél. : 01 42 77 44 72 
Tous les jours sauf le samedi, de 10 h à 18 h, et le jeudi jusqu’à 22 h
Entrée libre
www.memorialdelashoah.org