Le Musée d’art et d’histoire du Judaïsme reprend jusqu’au 9 février 2014, l’œuvre de l’artiste, peuplée de juges, de gardiens de camps, de clowns, d’inquisiteurs, de bourreaux, d’imbéciles – une humanité avilie ou terrorisée. 

 

 

 

  

 

En 1971, sur les conseils de son psychanalyste, Maryan a recours au dessin pour exprimer les visions qui l’obsèdent

Pinchas Simson Burstein naît en 1927à Nowy Sącz, dans le sud de la Pologne. Il grandit dans la ville voisine, Nowy Targ, au sein d’une famille juive. Il passe son adolescence dans des ghettos, des camps de travail, des camps de concentration.

Seul survivant de sa famille, il séjourne, après la guerre, dans des camps de personnes déplacées en Allemagne. Pendant l’hiver 1942-1943, il est transféré au ghetto de Rzeszów. Fusillé avec vingt-deux autres juifs, il est touché par deux balles, l’une au visage, l’autre au cou. Un membre du conseil juif du ghetto le retrouve parmi les cadavres. 

Il part pour la Palestine, en 1947et entre à l’école d’art Bezalel à Jérusalem, où il expose pour la première fois en 1949 

L’année suivante, il quitte Israël pour Paris. Il se forge alors une nouvelle identité, celle d’un réfugié polonais nommé "Maryan Bergman". Que peuvent un peintre et la peinture face à la mémoire d'événements monstrueux ? Cette question, qui domine le XXe siècle, habite Maryan

Dans les années 1950, sa peinture oscille entre une figuration géométrique, graphique et narquoise et une abstraction dans laquelle on devine des corps, des visages, des formes animales.En 1977, Maryan succombe à une crise cardiaque à New York. Ses cendres sont rapatriées en France, au cimetière du Montparnasse. 

Présentation de l’exposition : "La ménagerie humaine"

À partir de 1960, les personnages enfermés dans des boîtes cèdent la place à un carnaval de créatures, mi hommes mi-animaux, incarnant pouvoir, autosatisfaction, dégoût, idiotie. 

Cette première exposition importante en Europe consacrée à l’œuvre de Maryan n’est pas une rétrospective. Hormis un tableau clé de 1952, elle reprend les temps forts de l’œuvre peint et dessiné de 1960 à 1977.

Elle comprend, outre les carnets de 1971 – donnés par la veuve de l’artiste au Musée national d’art moderne en 2012 –, vingt peintures et une trentaine de dessins regroupés par séries. Des extraits du film Ecce homo, tourné au Chelsea Hotel en 1975, sont montrés dans le parcours. 

Renseignements pratiques
Musée d’art et d’histoire du Judaïsme
Hôtel de Saint-Aignan
71, rue du Temple - 75003 Paris
http://www.mahj.org